[Construction du boulodrome de Dardilly (Rhône)]

[Construction du boulodrome de Dardilly (Rhône)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueAncré depuis plus de vingt ans à la pointe Sud du Confluent, le boulodrome Édouard-Herriot s'apprête à vivre, ce week-end, son dernier tournoi de Pentecôte. Et la seule vision des pelleteuses et bétonneuses à pied d'oeuvre devant la structure municipale suffit à rappeler, dans un vrombissement assourdissant, que d'ici à quelques mois, il ne restera rien de ce complexe érigé en 1980 sous la mandature de Francisque Collomb. Condamné à la destruction dans le cadre du vaste projet Lyon confluence, cet ancien bâtiment doit fermer ses portes d'ici à l'automne [2004] pour laisser la place au Musée des Confluences, projet phare du conseil général du Rhône. Le temps, toutefois, que sur la commune de Dardilly, sorte de terre l'imposant complexe sportif, mis en construction en janvier [2004] par le Département, propriétaire du terrain. "En 1989, nous étions déjà menacés. À cette époque, l'adjoint aux Sports, Christian Bonnefond, m'avait conseillé de n'engager aucun travaux. Il s'agissait déjà de projets monumentaux", se souvient Paul Chalvin, à la présidence du Comité bouliste départemental du Rhône depuis 1986. Évoquant ces vingt dernières années avec un petit pincement au coeur, le président, arrivé lui aussi au terme de son mandat, s'apprête ainsi à tourner la page. Celle de ces deux dernières décennies, au cours desquelles des milliers de boulistes se sont donnés rendez-vous entre Rhône et Saône pour donner libre cours à leur passion. Celle, enfin, de ces innombrables tournois de Pentecôte, qui réunissent chaque année en divers places et lieux de la ville, des sportifs venus de la France entière. Symbole de la popularité de ce jeu, ancré, comme se plaît à le rappeler Paul Chalvin, "traditionnellement et culturellement" dans la vie lyonnaise. "Cette délocalisation était inéluctable. Nous devons l'accepter et nous n'aurons pas à le regretter", souligne toutefois le président du comité bouliste, préférant désormais se concentrer sur l'avenir plutôt que de regarder en arrière. "Nous ne regretterons que la caféteria qui offrait aux boulistes et aux visiteurs une vue imprenable sur le fleuve", ajoute-t-il, conscient que l'édifice inauguré en 1981 a subit les outrages du temps et n'offre plus désormais aux joueurs et sportifs le confort d'antan. Chauffage défectueux, bâtiment fragilisés, terrains de jeux dégradés, des déficiences techniques qui devraient prochainement s'envoler avec la construction du tout nouveau complexe de Dardilly, qui prévoit sur plus de 4500 m2 de surface, la mise en place d'équipements modernes et de moyens techniques, indispensables pour accueillir dans les meilleures conditions les treize mille cinq cents licenciés du Rhône. "Ce sera un établissement superbe", acquiesce Paul Chalvin, en charge de la gestion du complexe sportif. "Le premier boulodrome départemental de France", renchérit Frédéric Giuliani, conseiller technique chargé de la Culture et du Patrimoine au conseil général. Construit sous le signe de la légèreté et de la transparence, le complexe sportif, basé à la Porte de Lyon, sur l'ancien tènement de Castorama, offrira une architecture résolument tournée vers l'avenir. Composé de deux longs et vastes bâtiments aux façades de verre, chapeautés d'une courbe métallique, le boulodrome de Dardilly déclinera ses espaces de jeux autour de quatre grands ensembles, idéalement conçus pour favoriser la pratique des boules par tous les temps. Avec dix jeux rafraîchis (intérieurs et chauffés), seize jeux couverts et une quarantaine de jeux en extérieur, le complexe pouvant accueillir quelques mille deux cents spectateurs, sera également doté de plusieurs vestiaires, d'une salle de musculation et d'une infirmerie. Des infrastructures dont étaient jusqu'alors privés les locaux du Confluent, qui auront tôt fait de faire oublier aux enfants du Rhône le souvenir nostalgique de leur fleuve. D'ailleurs, en terme de fréquentation, le président du comité départemental n'émet aucune crainte, considérant qu'en dépit de l'ancienneté du boulodrome "connu et réputé de longue date par tous les boulistes de France", la délocalisation du site n'aura aucune incidence sur l'organisation et le déroulement des tournois. "Que ce soit à Lyon ou à Dardilly, je ne vois pas ce que ça change confie-t-il, surtout que parmi les atouts qu'offre le site de Dardilly, nous avons recensé quelques six cent cinquante chambres d'hôtel pouvant accueillir les joueurs". Évalué à près de 8 millions d'euros par le conseil général du Rhône, unique financeur du projet, le boulodrome de Dardilly, confié aux ateliers d'architectes Chabanne, devrait accueillir ses premiers boulistes en novembre [2004]. D'ici là, et c'est d'ailleurs la principale préoccupation du comité bouliste, huit mille sportifs investiront la ville à la Pentecôte pour participer au tournoi de boules lyonnaises, organisé du 29 au 31 mai au parc de Parilly, au stade Édouard-Herriot, place Bellecour et sur la plaine de jeux de Gerland. Avec un objectif en tête, remporter le premier trophée qui trônera dès l'automne prochain dans les locaux dardillois flambant neufs. Source : "Les boulistes soignent leur complexe" / Elisa Frisullo in Lyon Figaro, 25 mai 2004, p.1 et 3.
note bibliographiqueAgence Chabanne. [En ligne] : https://www.agence-chabanne.fr (consulté le 03-04-2022).

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